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Coupe du Monde 2018 : lorsque l’univers du football se mêle de séduction de femmes… russes
A travers l’expérience d’Antoine Monnier directeur de l’Agence CQMI, marié avec une Ukrainienne, et celle d’Hervé Jouhet marié quant à lui à une Russe, nous allons tenter au moyen d’une chronique particulière sous la plume du second de vous présenter quelques standards et quelques conseils à l’usage d’hommes francophones qui rêveraient, espéreraient et décideraient de créer une relation maritale avec une femme russe ou ukrainienne. L’un comme l’autre ont écumé le monde slave, tant l’Ukraine, que la Russie, mais aussi d’autres pays périphériques. L’un comme l’autre sont passés par une étape de recherche amoureuse similaire, faite de rêves qui se sont réalisés… mais pas tout seuls ! L’un et l’autre sont parfaitement russophones, ont étudié en Russie la langue de Pouchkine, le premier a longuement résidé dans le pays et dans la ville mythique de Saint-Pétersbourg, en passant par la Sibérie, le second est moscovite, cœur palpitant de la Russie, après avoir connu l’Oural et le Sud du pays.
Il y a maintenant une dizaine de jours, un scandale étonnant est apparu dans les lignes des journaux du monde entier, dans le monde francophone à la suite d’une dépêche de l’AFP comme par exemple dans les lignes du Parisien[1]. L’objet du tollé général était un guide de préparation de la délégation argentine, notamment des joueurs, des personnels qualifiés, des officiels mais aussi de la presse, journalistes des différents médias. Dans ce manuel se trouvait un paragraphe avec des conseils sur les moyens à mettre en œuvre pour séduire les femmes russes. Cette drôle de recommandation ; au milieu nous l’imaginons de nombreux autres conseils plus académiques ; a été pointée du doigt par l’ensemble de la presse mondiale, en se fixant par ailleurs sur une unique accusation : le sexisme affiché par ce guide. Assez ironiquement, la Fédération de football argentine, l’AFA a diligenté une enquête qui a bientôt conclu à une « erreur d’impression », à peine cite-t-on le responsable de la rédaction de ce « guide touristique sexuel footballistique de séduction ».
Les femmes russes et slaves sont-elles des femmes faciles ?
C’est ici une question sempiternelle qui fait souvent l’objet de commentaires salaces, grivois et vulgaires sur les réseaux sociaux ou dans les conversations de bars. Au-delà de l’aspect insultant pour la condition féminine et les femmes dans leur ensemble, les médias auront oublié de dire une chose essentielle dont ils sont les principaux coupables. En effet, après des années de propagande acharnée contre la Russie, aucun francophone ne peut avoir manqué de voir ou de lire des histoires étranges sur ce pays. Tous auront en tête, les alcooliques russes, les hommes occidentaux roulés et volés par des femmes escrocs russes, les fous dangereux se comportant comme des sauvages au volant (parfois de tanks !), les comportements violents, anormaux et sadiques des Russes, bagarres de rue, pugilats dans des mariages, caméras embarquées filmant des incidents tous plus ou moins stupides, vulgaires et montrant des gens avinés, agressifs, hystériques, drogués et sales. Cette vision montrée dans les réseaux sociaux est aussi complétée par les médias qui relayent de tristes histoires d’assassinats, de femmes battues, d’espions et d’empoisonnements, de dictateurs sanguinaires, de communistes et de meurtres de masse, de goulags sous l’égide de personnages tels que Staline ou Béria, sans parler de Tchernobyl, des oligarques, de la mafia russe, d’une Russie ignorante de l’écologie, irrespectueuse de la démocratie, la liste est sans fin. Ces médias participent puissamment à cette vision déformée d’une Russie au niveau de l’égout et du caniveau pestilentiel. Mais les médias occidentaux, dans cette affaire, ne se seront pas interrogés sur les causes fondamentales du guide touristique sexuel argentin, il ne fut question que de sexisme et d’une « erreur d’impression ». Aucun média ne sera venu dire pourtant une grande vérité, à savoir qu’une telle chose n’a pas été rendue possible seulement à cause du sexisme de deux ou trois employés de la Fédération de football argentine… mais par le fait d’un intense Russian Bashing qui déforme beaucoup de vérités. Nous ne sommes pas ici pour délivrer un message politique, mais pour exprimer un fait que l’immense majorité des francophones qui vivent en Russie ont constaté par eux-mêmes.
Quant à la question, les femmes russes et slaves sont-elles faciles ? Vous suffira-t-il de beaux habits et d’un agréable parfum d’un des plus grands parfumeurs français ? Tout homme normalement constitué, ayant une cervelle pour réfléchir, un parcours et une éducation lambda, saura que la séduction d’une femme, qu’elle soit Slave, Russe, Française, Allemande, Européenne passera par bien d’autres éléments et raisons que par des stéréotypes aussi éculés et réducteurs. Et comme le dit le dicton français, « il ne faudra pas avoir fait Saint-Cyr » pour comprendre qu’il y a toute sorte de femmes, des honnêtes, des vénales, des carriéristes, des maternelles, des jalouses, des intellectuelles, des timides, des polyglottes, des sportives, des garçons manqués, des coquettes, des précieuses, des espiègles, des bavardes, des concierges, des esprits brillants, des politiques, des femmes d’affaires, il y a autant de cas… que de femmes. La femme russe ne fait aucune exception à cette règle, et comme dans tous les pays du monde, vous trouverez des criminels et des femmes de mauvaise vie. Les civilisations, avec leurs cultures, traditions et us et coutumes apporteront bien sûr leur lot de différences, apportées aussi par les religions, la nature et la construction des sociétés concernées. L’homme occidental et latin, venant donc également d’Amérique du Sud se trouvera confronté en Russie et dans les pays slaves à ces différences, sans parler du fait que la culture de la drague, de la séduction et du charme n’a que peu de similitudes par contre dans les deux mondes. C’est ici avant tout l’ignorance occidentale qui installe un quiproquo majeur et un défaut de compréhension.
Drague et séduction, le méli-mélo de la pensée occidentale et européenne.
Dans la longue histoire de l’Humanité, de tout temps des hommes ont cherché à séduire des femmes (ou inversement), depuis que l’homme est homme, depuis que nous avons eu des désirs, de ceux primaires ou grégaires, à ceux moins avouables, autour du sexe, de l’argent, du pouvoir, de la possession et de la manipulation. C’est sans doute dans la culture latine que cet « art » de la séduction s’est le plus développé, soit dans l’inconscient général de ces différentes cultures, à travers la littérature, le théâtre, la musique, la poésie, la photographie, le cinéma, soit dans la rue et au niveau « des pratiques populaires ». Ce thème ancien a fait couler beaucoup d’encres, chacun aura en tête les œuvres du marquis de Sade (1740-1814), Les liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos (1741-1803), le personnage légendaire de Don Juan, né sous la plume de l’Espagnol Tirso de Molina (1579-1648), ou encore celui de Julien Sorel dans Le Rouge et le Noir de Stendhal ou encore la vie de Giacomo Casanova (1725-1798), citoyen de la République de Venise connu pour être un séducteur émérite, par ailleurs diplomate. D’autres personnages historiques comme le chevalier d’Éon (1728-1810), sont restés célèbres alliant la séduction, la politique, le travestissement, l’espionnage et la diplomatie, mais nous pourrions découvrir encore bien plus d’exemples en plongeant dans les vies d’Henri IV, dit le Vert Galant (1553-1610), un séducteur insatiable qui jusqu’au bout courtisa les femmes, tout aussi connu bien sûr seront de nombreux autres souverains, en particulier dans sa jeunesse Le Roi Soleil, Louis XIV (1638-1715), célèbre pour ses conquêtes et ses amantes, la séduction là encore menant souvent, à l’argent, au pouvoir, mais aussi à la mort et à l’intrigue, comme vous pourriez le découvrir dans l’incroyable Affaire du Collier (1785), où un cardinal de haut rang croyant séduire une reine éclaboussa le régime monarchique et sans doute participa à sa fin, sans parler bien sûr de l’Affaire des poisons (1679-1682), sinistre affaire criminelle dont l’un des enjeux avait été justement la séduction et la préservation de l’amour sous fond d’une affaire d’état de très grande envergure. Tous ces thèmes ont été développés sans fin par le cinéma, reprenant d’autres célèbres biographies, ainsi celle de Marguerite de France, dite La Reine Margot (1553-1615), ou des romans de premier ordre justement dans la littérature russe, comme Anna Karénine de l’immense Léon Tolstoï (1873-1877), publié à l’origine sous forme de roman feuilleton dans la presse russe, ou encore Le Docteur Jivago de Boris Pasternak (1957), qui fut interdit en Russie jusqu’à la fin de l’année 1985. De la séduction, de l’amour, à l’infidélité, des femmes faciles et frivoles, aux hommes intéressés et manipulateurs, en passant bien sûr par les drames en découlant, nous sommes tous, et particulièrement dans le monde latin concernés par cette base culturelle commune, latine, mais aussi européenne au sens plus large. Mais ceci doit être tempéré dans le monde slave et par rapport aux femmes russes, car dans tout ce méli-mélo culturel et historique, des différences caractérisées existent, laissons parler Hervé et de son expérience en Russie :
« Mon premier long séjour en Russie remonte à dix ans, époque où je me trouvais sur les bancs d’une université russe pour apprendre la langue de Pouchkine. Comme camarades de classe, j’avais un Alsacien, un Franco-italien, un Italien, un Britannique et beaucoup d’Asiatiques, du Japon et de Corée. Je ne fus pas long à comprendre qu’il existait une très importante différence entre nous. Ce qui était drôle c’est que mon ami Alsacien et moi, nous n’étions pas du tout dans le stéréotype du French Lover, qui est un tenace stéréotype du séducteur français, qui a une réalité certaine dans les représentants de la gente masculine française, mais dont mon camarade et moi nous étions très éloignés, déjà par le peu de latinité dans nos gênes ! En observant par contre nos amis italiens, les deux compères, plus jeunes que nous et célibataires s’étaient imaginés en venant en Russie découvrir un pays fantastique… pour la drague ! S’il y a des femmes dans le monde qui sont justement fermés à la drague et ici je parle de la femme normale, pas de celles que vous pourriez trouver dans des bars, des discothèques ou des endroits publics de ce genre, c’est bien la Russie. Nous avons assisté avec mon ami alsacien aux déconvenues pathétiques et même parfois franchement drôles, de nos Casanova face à la femme russe. Si dans l’idée des occidentaux, une femme qui porte des jupes, ou des vêtements qui mettent en valeur les formes, est forcément une femme qui cherche « quelque chose », une femme russe ne fait que s’habiller normalement dans l’univers féminin russe. Elle peut être maquillée, apprêtée, bien habillée et ne pas chercher justement à séduire, juste à être une femme et à assumer sa condition de femme comme elle l’entend. Nos amis italiens sont repartis bien déçus, en réalité il y a une loupe déformante des femmes russes, des différences de générations, des différences aussi par rapport à leurs expériences de voyages dans le monde, les langues parlées etc. Je me souviens d’un jeune homme français, un VIE ici à Moscou pour quelques mois. Dans son univers formidable de chasse des femmes russes, s’étant rendu compte que dans son entreprise française les collègues russes n’étaient pas réceptives à ses messages (il y aurait long à dire sur le harcèlement sexuel des expats francophones en Russie), il passait ses soirées dans des lieux festifs de la capitale. Un soir notre séducteur a ramené une « créature » dans son appartement, le matin il s’est réveillé seul. La belle avait pris la fuite à l’anglaise avec plusieurs milliers de roubles qui traînaient dans ses poches et sa carte bleue. On ne drague pas une femme russe honnête, on la courtise patiemment, et celles qui tomberaient dans vos bras immédiatement sont vraiment à fuir, n’est-ce pas d’ailleurs aussi finalement la logique à tenir dans tous les pays et toutes les cultures ? ».
La coupe du Monde de football… et ses dérives.
S’il y a supporters de foot… et supporters de foot, à savoir des gens passionnés et honnêtes et d’autres qui salissent ce sport, il faut bien se rappeler que la Coupe du Monde de football est le plus important événement sportif mondial, le plus populaire et le plus suivi, même devant les Jeux Olympiques. Les exploits sportifs légendaires de Pelé, de Diégo Maradona, de Michel Platini, de l’équipe de France championne du monde 98, emmenée par Zidane, en passant bien sûr par toutes les légendes du foot, des équipes du Brésil (5 victoires), d’Allemagne (4 victoires), d’Italie (4 victoires), d’Argentine (2 victoires), d’Uruguay (2 victoires), ou de France, d’Angleterre et d’Espagne (1 victoire chacune), la grande fête du football est un événement planétaire sportif colossal. Ses retombées financières et médiatiques sont énormes, demandent par ailleurs des investissements colossaux, mais profitent aux pays d’accueil. Cette manne attire donc d’importants profits qui excitent la convoitise. Des installations hôtelières et de la restauration, en passant par les infrastructures touristiques, les transports, les marchands de souvenirs et bien d’autres, l’énorme masse de spectateurs motive donc des affaires juteuses, y compris dans les milieux souterrains, trafics de billets, escroqueries, criminalité et bien sûr la prostitution. Qui ne se souvient pas des reportages de la Coupe du Monde de football 2006 en Allemagne ? Lors de cette édition, l’Allemagne ayant légalisé la prostitution en 2002, d’immenses maisons closes temporaires avaient été carrément installées par les autorités en face des stades de football[2]. Malgré des tentatives de médias pour affirmer que la Coupe du Monde de football (ou le football) n’attise pas un regain de trafic humain via la prostitution, des dizaines d’autres médias ont abordés plus sérieusement ce problème. Ce fut le cas en 2010 pour l’édition Sud-Africaine du journal Libération[3], de France Info évoquant ce phénomène pour l’édition brésilienne de 2014[4], ou encore d’un article de TV5 Monde à l’occasion du championnat d’Europe de football se déroulant en 2016 en France[5], tentant de faire le point sur le féroce débat du tourisme sexuel footballistique. Il y a fort à parier qu’en réalité, au vu des enjeux énormes de cet événement, les différents intéressés, des organisateurs, en passant par les grosses huiles de la Fédération Internationale de Football aient plutôt intérêt à ce que les médias viennent à leur secours pour tenter de converser une image lumineuse du football, de la Coupe du Monde en particulier. Déjà passablement écornée par d’autres pratiques et drames récurrents, en particulier le hooliganisme, nous nous rappellerons l’histoire tragique de ce gendarme français, Daniel Nivel, battu férocement par des supporters allemands avinés et hystériques[6]. Il est important bien sûr de dire que cette grande messe et fête du football et les millions de spectateurs et supporters n’ont que peu à voir avec cette violence, ces trafics et ce mépris de la femme. Il existe bien entendu, autant de supporters que de personnes, avec leurs caractères, leurs différences et ils ne sont pas tous à l’image de la caricature évoquée par Coluche dans son célèbre sketch j’ai pas dit ça… sur les sportifs ![7]. C’est bien évidemment toute l’histoire de l’Humanité avec son lot de dérives, de crimes atroces, mais de réalisations splendides et géniales. De la lumière jusqu’à l’obscurité, le football ne fait pas exception à la règle. La Coupe du Monde 2018 en Russie, le thème même du football, de la Russie, tous les thèmes abordés par les médias doivent toujours être regardés avec une méfiance légitime, un point de vue critique et intellectuel. Mis à part quelques très rares supports médiatiques, l’intérêt même des médias est de faire du sensationnel, de surfer sur les événements les plus attirants et les tapageurs, les stars et les politiques, les scandales, les guerres, les attentats et les terroristes, le sexe et les dérives humaines. Rien n’est plus tentant pour relever son niveau d’audience que de faire du titre à sensation. Parfois, malgré le raz de marée médiatique ambiant sur un sujet donné, il y a des dissonances étranges, ou ubuesques nous en avons découvert une sur l’incident argentin nous venant du Cameroun[8] : plus exactement de Cameroun 24 qui titrait malgré un contenu similaire à celui de la dépêche originale de l’AFP : « Les Camerounais ne pourront pas séduire les femmes russes », en n’omettant pas d’afficher comme illustration la photo d’une supportrice russe blonde représentative justement du cliché de la femme russe dans le monde et portant sur son bonnet aux couleurs nationales le slogan « Russia is my life ». En attendant, il a beaucoup à parier que des colonnes serrées de séducteurs se présenteront bientôt en Russie… pour repartir certainement seuls !
Hervé et l’Agence CQMI
[1] http://www.leparisien.fr/sports/football/comment-seduire-les-filles-russes-les-conseils-sexistes-de-la-federation-argentine-de-football-16-05-2018-7719504.php article du 16 mai 2018, parmi des centaines d’autres dans la presse francophone.
[2] https://www.youtube.com/watch?v=pCWqyFR9ho8 archive de l’INA, du 14 mars 2006.
[3] http://www.liberation.fr/societe/2010/03/11/le-sexe-s-invite-a-la-coupe-du-monde_614627 dans un article du 11 mars 2010.
[4] https://www.francetvinfo.fr/sports/foot/reportage-a-rio-la-prostitution-explose-pendant-le-mondial_1692559.html dans un article du 3 juillet 2014.
[5] https://information.tv5monde.com/terriennes/euro-de-foot-2016-un-essor-annonce-de-la-prostitution-111040 article du 9 juin 2016.
[6] http://www.liberation.fr/planete/1999/04/30/allemagne-proces-des-hooligans-de-lens-en-juin-1998-ils-laisserent-pour-mort-un-gendarme_269951 article du 30 avril 1998, la Fédération de football allemande avait par la suite invité la victime, très handicapée par son passage à tabac, à assister à des matchs de l’édition 2006, puis de l’édition du championnat d’Europe en Ukraine en 2012.
[7] https://www.youtube.com/watch?v=EbUW_-waPsM
[8] http://www.cameroun24.net/actualite-cameroun-info-Les_camerounais_ne_pourront_pas_seduire_les_femmes-45490.html dépêche du 17 mai 2018.
Antoine Monnier
A étudié à CQPNL Centre québécois de PNL