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Ça prend ou pas : l'histoire du poirier et de l'érable L'Érable à Sucre

Ça prend ou pas : l'histoire du poirier et de l'érable

2 juillet 2022

Cher Ami,

 

Voici une anecdote de jardinage que j'aimerais partager avec vous.

Je la trouve intéressante, car on peut facilement la transposer dans le domaine de la rencontre amoureuse. 

Dans mon cas, cela fera partie des souvenirs de mon été ! 

Une belle leçon de vie à méditer. 

Je m'explique:

 

***

 

1/ des arbres fruitiers sur mon terrain.

 

Inspiré par les expériences de permaculture et d'autonomie des vidéos de la chaine de l'Archipelle sur YouTube, j'ai décidé de planter 5 arbres fruitiers sur notre terrain au chalet. 

J'ai choisi 2 pommiers, un cerisier, un prunier et un poirier.

On va surtout s'intéresser au cas du poirier. 

Je les ai plantés au début du mois de mai.

À peu près à la même période, nous sortions les plants de tomate de la serre nouvellement achetée.

Je m'en souviens bien, car ma femme m'avait demandé de couper des tuteurs de bois pour soutenir les tomates en pot.

 

***

 

2/ les débuts difficiles du poirier

 

Le poirier faisait environ 1,50 mètre en pot.

Le conseiller en vente de la pépinière m'avait recommandé d'y mettre un sac de terre spécial 3/1 pour arbuste avec des granulés pour faire prendre les racines.

J'ai suivi les conseils, creusé un trou de 1 mère de diamètre, 50 cm de profondeur. 

Je l'ai planté, arrosé, nourri avec du granule. 

Puis les jours ont passé.

Ses petites feuilles d'un vert pale arrondies ont d'abord légèrement changé de couleur, comme asséchées. 

Pendant que tous les autres arbres semblaient bien partir, le poirier faisait vraiment grise mine.

Grise est la couleur qui convient le mieux.

Il a commencé à devenir gris...

 

***

 

3/ tentatives de sauvetage

 

Inquiet par la situation du poirier, je me suis mis à chercher sur Internet des causes possibles.

J'ai d'abord pensé à un manque d'eau. 

Alors j'ai arrosé tous les soirs. Deux arrosoirs de 10 Litres. 

J'ai vu une légère amélioration, mais rien pour penser qu'il allait vraiment mieux.

Alors je me suis dit qu'il manquait de nutriments.

J'ai vu sur une vidéo que les poiriers avaient besoin d'azote.

J'ai donc ajouté de l'azote à mes arrosoirs d'eau. 

À chaque fois, je guettais les signes d'éventuelles d'améliorations. 

Je commençais à devenir superstitieux.

L'arrosage à 17 heures semblait mieux fonctionner que l'arrosage le matin.

Le fumier de poule moins efficace que l'azote chimique ajouté à l'eau. 

Bref, les jours passent et mon poirier est sous respirateur artificiel, entre la vie et la mort. 

Par contre j'ai lu quelque part que les racines pourrissent si on arrose trop souvent.

 

***

 

4/ les tuteurs pour les tomates

 

Pendant ce temps, les plants de tomates ont grandi, et commencent à fleurir.

Ma femme passe beaucoup de temps dans son potager.

Parfois, je l'aide quand elle me le demande. 

La semaine dernière, elle me demande de l'aide pour l'arrosage. 

En circulant entre les plants de tomates, je vérifie la solidité des tuteurs et je constate avec incrédulité une chose absolument incroyable !

Les tiges d'érable que j'avais plantées dans le sol sont en train de débourrer. 

Des bourgeons se sont transformés en branche avec des feuilles.

Sur un poteau de 2 mètres, je compte 4 nouvelles pousses avec des branches bien formées et des feuilles bien formées. 

Je suis stupéfié ! 

J'avais pourtant totalement émondé les tiges, elles étaient dénuées de feuilles et de branches, plantées directement dans la terre. 

Et voilà que ces tiges sont en train de partir en arbre ! 

Là, c'est un peu fort quand même. 

 

***

 

5/ l'Érable à sucre du Canada et la Beauté flamande

 

C'est là que j'ai compris un truc important.

L'Érable à sucre est ici chez lui.

C'est son climat, sa terre, son air.

Ici, tout lui convient. 

Tu coupes une branche, tu la mets dans la terre et ça repart.

On ne peut pas dire la même chose du poirier.

J'avais choisi un poirier de la famille  Beauté flamande.

Rien que le nom, tu comprends que ce n'est pas d'ici. 

Ici au Québec, tu plantes un poirier en pot avec ses racines et ses feuilles, avec toute la procédure qui va avec et il crève. 

Au même moment, tu mets une tige d'érable dans le sol pour tenir les tomates et boom, c'est reparti...

Incroyable.

C'est là que j'ai compris pourquoi il y a une feuille d'érable sur le drapeau canadien...

  

***

 

6/ la comparaison avec la rencontre d'une femme ukrainienne.

 

Je vois deux applications à ce phénomène botanique. 

La première est assez évidente. 

C'est le processus d'immigration.

Comme la beauté flamande qui en arrache au Québec, il est possible que votre beauté ukrainienne ait de la difficulté avec le climat ou la culture. 

Ça peut prendre ou pas et parfois, quoi que vous y fassiez, quels que soient vos efforts, ça ne marchera pas.

 

***

 

La seconde application s'adresse aux hommes qui font des efforts considérables pour faire marcher une relation sans aucune perspective.

J'en connais un certain nombre.

Ne dites pas que cela ne vous est jamais arrivé, je ne vous croirais pas. 

On voit parfois des hommes remuer ciel et terre pour que leur relation finisse par aboutir. 

Ils sont prêts aux pires humiliations. 

Comme moi avec mon poirier, ils cherchent nuit et jour des solutions pour que ça marche.

Et pour d'autres hommes, tout se passe à merveille dès le premier jour. 

Exactement comme l'érable du Canada pour soutenir les tomates. 

C'est comme ça, c'est la nature. 

Avec ma femme Boryslava, dès la première rencontre, tout a fonctionné sans le moindre accroc. 

Jamais de dispute, ni de problèmes administratifs lors de l'immigration.

La relation a pris dès le premier jour et se renforce chaque jour qui passe.

Un peu comme un érable qui étend ses racines et son feuillage quelque part dans la forêt québécoise.

C'est la nature.

 

***

 

7/ conclusion : laissez faire la nature.

 

Ça fait partie des exercices de lâcher-prise. 

J'ai vu dans plusieurs vidéos sur la chaine de l'Archipelle que certains experts en permaculture essayent simplement de cultiver des espèces de plantes qui aiment la terre et le climat où ils habitent : 

- Essayer de forcer les choses ne sert à rien.

Se limiter aux espèces locales :

- Si ça ne prend pas, je n'insiste pas, je passe à autre chose. 

- Ici la terre n'est pas bonne pour les kiwis. 

- Je combine ces deux variétés de plantes qui se marient bien ensemble.

 

La nature sait mieux que nous. 

Il faut simplement écouter ce qu'elle a à nous dire et se relâcher.

 

  

 

Je vous souhaite un bon week-end en santé !

 

Antoine.

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