Cher Ami,
C'est le chiffre qui m'a laissé songeur la semaine dernière :
1300 milliards de dollars de perte pour le toursime mondial en 2020.
J'écoutais un expert en marketing dans le tourisme expliquer que la région PACA (Provence Alpes Cote d'azur) avait subi une perte de 10 milliards d'euros en 2020...
Il expliquait comment des stations de ski se recyclaient en location de ski de randonnée.
On imagine le désarroi de toute la sphère du tourisme, des millions de personnes qui sont affectés par une crise économique sans précédent.
Le secteur des rencontres internationales est évidemment concerné lui aussi.
On est dans le même bateau.
***
Mais ce qui m'a le plus intéressé dans la conférence de cet expert c'est sa manière d'expliquer le processus de prise de décision des clients quand vient le temps de choisir une destination touristique.
Il explique qu'un client qui choisit ses prochaines vacances met en moyenne 56 jours pour prendre une décision.
Alors que s'il est question de commander une pizza 4 fromages, vous imaginez bien que cela nécessite une période de réflexion un peu moins longue...
Surtout quand on a faim !
56 jours, ça c'est en période normale, quand tout va bien.
Maintenant si vous ajoutez les complications du COVID, cette période se rallonge un peu plus.
Pourquoi ?
Simplement parce que vous avez maintenant moins de liberté de choix.
Est-ce que vous êtes en train de vous poser la question de savoir ce que vous allez faire cet été ?
Ou alors, avez-vous déjà pris votre décision ?
Si oui, combien de temps avez-vous mis pour prendre une décision ?
Il est même fort possible que le plus grand nombre ne prenne même pas de décision.
***
Dans toutes les régions du monde, les acteurs de l'industrie touristique sont obligés de changer leur manière de faire.
Par exemple, les Canadiens vont voyager au Canada, les Français en France, etc.
Les vacances se repensent différemment.
Ainsi, en écoutant cette émission sur le marketing du tourisme, j'ai eu la confirmation de ce te je pressentais depuis le début de la pandémie.
Les touristes fuient les aéroports et les transports aériens pour se diriger vers...leur voiture.
L'automobile : grande gagnante de la pandémie du COVID
En 2021, on voyage en voiture ou... on ne voyage pas.
Les images horrifiantes des personnes bloquées sur leur bateau de croisière ont eu un effet certain.
Je vous avoue que moi-même, qui n'ait pas le pied marin, j'avai été remué par les images des vacanciers bloqués sur leur bateau de croisière avec une épidémie à bord...
Les belles vacances !
La même chose pour l'aviation qui, à mon humble avis, va continuer de dégringoler dans les années à venir.
Qui a envie de rester bloquer dans un aéroport ou de passer une batterie de tests et de formalités administratives en relation avec le virus ?
Vols annulés, non remboursés, la liste des plaisirs aériens est longue.
Sans parler des quarantaines obligatoires qui peuvent durer au-delà de 20 jours au Canada, bloqué dans un hôtel au retour.
Je lisais ce matin l'histoire d'un québécois qui a perdu son emploi à cause d'une quarantaine trop longue...
Plus de 21 jours bloqué dans un hotel parce que le gouvernement a perdu les échantillons.
Et on parle déjà du passeport vaccinal en Europe et au Canada...
Alors qu'avec sa voiture, on va où on veut, sans se faire embêter...
C'est bien plus simple, non ?
***
Voici une autre phrase qui m'a frappé dans la présentation sur le nouveau tourisme post-Covid :
-"Les Français vont apprendre à découvrir des coins de pays à quelques kilomètres de chez eux...dont ils ignoraient complètement l'existence."
On va partir en vacances à côté de chez soi.
J'imagine que les Québécois feront de même.
Ils iront en vacances au Québec.
À la plage au lac Saint-Jean.
Les parcs nationnaux vont se remplir cet été : cannot-camping, feu de bois sous la tente, marche en forêt, cueillette de champignons.
***
Alors voilà.
Quand on est à la tête d'une agence matrimoniale internationale pour faire des rencontres en Ukraine et qu'on habite au Québec, comment fait-on pour se réinventer ?
C'est la grande question que l'on se pose avec ma femme en ce moment.
Avez-vous des réponses à nous donner ?
Pourtant, la situation n'est pas si sombre. Il y a des pistes de réflexion qui permettent de garder espoir :
1/ d'abord, les hommes célibataires des pays occidentaux sont toujours autant intéressés à rencontrer des femmes slaves. Cela n'a pas changé, bien au contraire... la demande est toujours aussi forte.
2/ ensuite, comme je l'expliquais dans une précédente lettre, les Européens ont trouvé des modes de contournement pour voyager vers l'Ukraine en voiture.
3/ les vaccins semblent montrer leur efficacité, en tous les cas dans certains pays, ce qui diminue le niveau de stress des autorités.
4/ les élections vont obliger les partis politiques à redonner davantage de liberté de mouvement aux populations sous peine de se faire mettre à la porte. Par exemple, ça se sent très fortement en France avec l'approche de la présidentielle.
***
Alors, qu'est-ce que l'avenir nous réserve ?
Nul ne le sait.
On verra bien.
Serrons les dents, et gardons espoir.
En attendant, dans l'éventualité d'une embellie passagère au mois de juillet de cette année, on se posait la question de savoir si certains parmi vous seraient intéressés par un voyage de groupe CQMI à Kiev ?
Si l'idée d'un voyage de groupe CQMI en juillet vous titille, n'hésitez pas à me le faire savoir.
Selon les réponses, on avisera.
Pour ce faire, vous pouvez simplement répondre à cette lettre ou m'écrire à antoine@cqmi.ca.
Je vous souhaite un bon week-end en santé !
Antoine.
Bonjour,
Avec l'abscence de visibilité économique qui est encore la nôtre (je parle en tant que français de la classe moyenne) un an après le début de la crise, je pense qu'encore peu d'entre nous auront la chance de faire un voyage à l'étranger en 2021, année qui aurait dû être celle du rebond.
De façon plus réaliste (et de façon plus péssimiste aussi), la crise du covid pourrait bien être la crise engendrant la rétrogradation d'une partie importante de la classe moyenne française vers la classe pauvre (et pas juste pour les personnes travaillant dans le domaine du tourisme).
Si la reprise n'est pas assez rapide ou si elle n'est pas assez forte, on se dirige droit vers une société "à l'américaine".
Et ce mouvement vers une société inégalitaire est loin d'être nouveau puisqu'il date du début des années 1990 , voir https://blogs.mediapart.fr/maxime4567/blog/290518/inegalites-de-niveau-de-vie-en-2017
Inégalités de niveau de vie en 2017 Ce travail sur les inégalités financières est la résultante d'un mémoire de master que je souhaite partager. blogs.mediapart.fr |
La crise covid ne ferait donc qu'accélérer le mouvement.
Nul doute que dans ces circonstances, la campagne présidentielle de 2022 va être très agitée. Les riches votant quasiment toujours à droite et les pauvres toujours à gauche, que choisira la classe moyenne cette fois ci en danger ?
Je vous souhaite une bonne semaine en santé,
Alain
A étudié à CQPNL Centre québécois de PNL