Alors que nous roulons en voiture vers Montréal, ma femme et moi sommes chacun perdus dans nos pensées.
Ma femme Boryslava est heureuse de retrouver la ville pour revoir ses amies ukrainiennes.
Je suis plus réservé, pour être honnête, j'envisage de plus en plus sérieusement de vivre au chalet dans la nature.
Enfin, quand ce sera techniquement possible, avec l'école.
Arrivé à Saint-Sauveur, à environ 50 km au nord de Montréal sur la 15 Nord, je suis surpris par la densité de voitures qui vont à sens inverse, vers le Nord.
Puis, d'un coup, on comprend ce qui se passe.
Un énorme embouteillage de voitures probablement depuis la sortie de Montréal.
Sur 50 kilomètres...
Je regarde le visage de ma femme, elle aussi surprise.
-"les Montréalais fuient la ville pour aller dans la nature en vacances." je lui explique
L'évidence s'est imposée à nous deux en même temps.
Nous sommes à contre sens du flot de vacanciers.
***
"Cela me rappelle une histoire que j'ai entendue en écoutant un livre cette semaine dans la forêt" : j'explique à ma femme.
Voici l'histoire en question, dans une version courte :
Un homme d'affaire américain qui habite à New York décide de partir en vacances en Italie avec sa femme et ses 2 enfants.
Ils ont réservé un hôtel assez chic en bord de mer sur la cote amalfitaine, à l'écart de la ville.
L'hôtel se trouve juste à côté d'un petit village de pêcheurs.
Les journées passent tranquillement entre la plage, l'hôtel et le restaurant qui fait le régal de la famille et surtout des enfants.
Un soir après le repas, l'homme et sa petite famille partent marcher sur le bord de mer en direction du village de pêcheur.
Debout sur le quai, alors qu'ils assistent à un superbe coucher de soleil sur la mer, un petit bateau de pêche vient d'accoster.
Le pêcheur, petit, mince, les yeux bleus dans un visage buriné par le soleil et la mer, sort de sa cabine et ramasse ses poissons.
L'homme d'affaires américain qui a des racines Italiennes, engage la conversation.
Il aimerait accompagner le pêcheur pour une journée à bord de son bateau.
Amusé, le vieux pêcheur accepte et l'invite à se présenter au quai le lendemain matin à 7 heures.
***
Le pêcheur et l'homme d'affaires sont au large sur le petit bateau qui doit être proche de la retraite.
Tout est rouillé et vieux et le businessman regarde la situation de son point de vue :
"- Je pourrais vous aider à développer votre affaire, commence-t-il.
Je pourrais vous prêter de l'argent, on achète un nouveau bateau, du personnel, on pourrait également s'occuper de la mise en vente du poisson, l'export à l'international, etc...
Après un certain temps, quand les affaires seraient bien lancées, vous pourriez même venir vivre à New-York avec moi, pour l'importation du poisson.
Avec un bon investissement au départ, vous pourriez aller loin, explique-t-il en résumant son idée.
Très loin même..."
***
Le pêcheur est songeur. Il a écouté le monologue du businessman en fumant sa pipe et en regardant les mouettes qui survolent le bateau en tournoyant en rond.
-Mais qu'est-ce que je pourrai bien faire à New York ?" demande-t-il
Sur sa lancée, l'homme d'affaire continue son monologue :
-vous pourriez ouvrir un entrepôt dans le port afin de revendre votre poisson aux restaurants italiens. Vous savez, je connais bien la communauté italienne de New York, avec moi vous feriez des affaires. Vos enfants iraient dans une école prestigieuse, vous seriez dans la plus grande ville du monde avec des perspectives extraordinaire et en plus, finit-il par expliquer avec éloquence, vous pourriez même venir en vacances ici chaque année avec votre famille. Ce que je vous propose est une affaire en or !
Le pêcheur semble particulièrement réagir à ce dernier argument.
Il répond avec un certain étonnement :
- À quoi me servirait-il d'aller vivre à New York pour venir en vacances dans ma région si je vis ici toute l'année ??!
Le businessman ne s'attendait pas du tout à cette question.
Il se tait, regarde la côte ensoleillée qui se rapproche d'eux et se plonge dans une réflexion profonde.
***
Quand j'ai terminé mon histoire, nous étions toujours en train de remonter le flot de véhicules à l'arrêt dans un bouchon de vacanciers de plus de 50 km.
Ma femme a souri.
Elle m'a expliqué qu'elle avait entendu cette même histoire racontée d'une autre manière dans un de ses séminaires.
"-je comprends ce que tu veux dire par là." a-t-elle répondu.
***
Tout cela pour vous dire, qu'après avoir eu une semaine de travail assez difficile sur le plan des émotions, j'ai envie de prendre une pause avec le LIVE du dimanche.
Je ne sais pas encore pour combien de temps.
Peut-être un ou deux dimanches, histoire de profiter du mois d'aout en me reposant avant la rentrée en septembre.
On verra bien, quand l'inspiration va revenir.
En attendant, je vous souhaite à vous aussi de vous reposer où que vous soyez et de profiter de votre été avant que le temps ne se refroidisse.
J'ai un fort pressentiment que l'hiver sera long, très long et difficile et que les temps les plus durs sont devant nous.
Reposez-vous bien avant la tempête et prenez des forces.
A étudié à CQPNL Centre québécois de PNL