Pour y répondre, il faudrait déjà bien sûr savoir que nous parlerons donc de femmes qui seront âgées de 20 à 50 ans, car il apparaît évident que dans le monde du travail occidental, des femmes âgées de plus de 50 ans auraient de grandes difficultés à s'insérer dans le paysage, dans le monde du travail local, à la fois par rapport à leur âge, les seniors étant des victimes récurrentes du chômage, mais aussi du temps qu'elles n'auront pas pour s'adapter et s'insérer dans le monde du travail. Des questions aussi importantes par rapport au travail seront : est-ce que les femmes russes et ukrainiennes sont capables de s'adapter à un nouvel univers ? Une seconde question sera, votre femme ukrainienne ou russe a-t-elle des expériences et bagages qu'elle peut valoriser en Occident ? Une troisième dérivée, les enfants de votre épouse qui l'accompagneront pourront-ils aussi s'adapter facilement ? Voilà bien en réalité le véritable défi, car nous partirons du principe que vous ne cherchez pas une femme de ménage ou une colocataire pour diminuer vos frais… mais bien votre femme !
Du fait de l'immense manque d'hommes par rapport aux femmes en Ukraine et en Russie, oui les femmes slaves travaillent et mêmes elles travaillent beaucoup. Certaines cumulent plusieurs emplois (c'est le cas de mon épouse en Russie), et elles éduquent souvent leurs enfants sans parler de l'aide à apporter à leurs parents (en Russie et Ukraine ce sont les jeunes qui aident les anciens, non l'inverse comme en Occident). Les femmes ukrainiennes et russes sont des travailleuses et vous devez savoir que la Russie est classée numéro 4 dans le monde des pays où l'on travaille le plus , très loin devant le Japon pourtant réputé comme étant un pays bourreau de travail, et si l'Ukraine n'est pas dans cette statistique, elle se trouve au moins à la hauteur de la Russie. Une des plus grandes surprises des femmes russes et ukrainiennes en arrivant ce sont les horaires de travail (en France), les pauses déjeuner, les 35 heures de travail (minimum 40 heures en Russie). Cette culture du non travail et de la société des loisirs sera ressentie durement par les Russes et les Ukrainiennes, vous confrontant à un premier écueil culturel (idem pour les enfants ayant beaucoup plus d'heures et de jours d'école). Dans bien des cas, en Ukraine comme en Russie se sont les femmes qui font tourner la société et vous en découvrirez derrière toutes sortes de métiers, conductrices de transport en commun, taxis, soldats, tireuses d'élite, pilotes, elles dominent d'une manière écrasante certains métiers dans le domaine de l'éducation, du tourisme, médical etc.
Certaines de vos femmes auront des diplômes tout le tour du ventre… c'est le cas de mon épouse russe, l'équivalent de deux Master II et d'une licence, dans des domaines variés de la linguistique, la psychologie et le marketing. Ce qui est compliqué pour les femmes slaves c'est que les pays occidentaux, France, Canada, Belgique etc, contrairement à la Russie et l'Ukraine, ne reconnaissent pas de nombreux diplômes supérieurs de Russie ou d'Ukraine. Soit parce que nos pays considèrent les formations de ces pays comme trop légères, soit par un effet de protection (et de syndrome de supériorité occidentale). Un exemple concret d'une Russe de 31 ans arrivée en France en 2007, diplômée d'une école vétérinaire, plus deux ans de recherches, soit 7 ans d'études supérieures, elle ne pouvait exercer en France son métier, sauf à refaire des études, un parcours du combat d'au moins 5 années d'efforts. Même dans le cas d'une activité d'assistante, ce poste l'aurait contrainte à refaire d'autres études (plus courtes), ce qu'elle entreprit en postulant et en obtenant un poste d'assistante d'éducation dans un lycée (en bref, un poste de surveillante) dès qu'elle fut à peu près francophone (environ un an et demi après son arrivée). Avec son petit salaire de 1 200 euros, elle put appréhender sa formation d'assistante vétérinaire, aider son mari français (cadre dans la vente), et le couple mit aussi au monde un enfant. Quatre ans plus tard, soit environ cinq ans après son arrivée, Olga travaillait dans un cabinet vétérinaire comme assistante (avec un salaire d'environ 1 600 euros). Olga avait bénéficié à son arrivée de cours de français, que son mari avait aussi financé en complément pour la mener à l'examen du DELF (le standard pour chaque migrant). Après des heurts culturels au travail, elle sut se faire apprécier par toutes et tous et laissa une bonne image à son départ de son emploi de pionne de lycée.
C'est une chose impensable en Russie ou en Ukraine, car ces pays ont un réseau de transports en commun hyper développé (même dans les profondeurs des campagnes), aussi la dotation par habitant de permis de conduire et encore plus de voitures est très faible par rapport à l'Occident. L'immense majorité des femmes russes ou ukrainiennes n'auront donc pas de permis de conduire, ou une très faible expérience de la conduite n'ayant jamais eu de voitures. Sachez aussi que le niveau de conduite des Russes et des Ukrainiens est très faible. Songez que dans un groupe de pays d'Europe, des deux Amériques, la Russie est la 3e nation pour le taux de mortalité sur les routes (27 000 morts par an, taux de 18,7), si nous n'avons pas les chiffres pour l'Ukraine, mes nombreux voyages dans ces deux pays m'ont fait repérer que les conducteurs ukrainiens sont encore plus dangereux ! Aussi, un des défis probablement de votre épouse slave sera de passer le permis de conduire en France, ou de valider une équivalence, ce qui est une nécessité à moins que vous ne résidiez dans un centre-ville d'une ville importante et dotée de nombreux transports en commun. A noter que dans l'exemple de notre Olga (qui venait de Saint-Pétersbourg), elle mit trois ans à atteindre cet objectif.
Assurément dans l'énorme majorité des cas, ces femmes veulent et espèrent travailler. Cependant pour elles, ces questions répétées dans les premiers contacts seront perçues comme négatives et inquiétantes, elles induiront que l'homme en face d'eux à des difficultés financières et ne peut pas les accueillir. Que font les femmes slaves dans les pays occidentaux ? Si vous avez votre entreprise, elle pourra s'insérer avec votre aide dans cette dernière sans problème (c'est le cas de Borislava avec Antoine). Sinon ces femmes deviennent souvent traductrices assermentées, guides touristiques, elles travaillent dans la restauration, ou des magasins « russes » ou à thématiques slaves. Les plus diplômées et avec le soutien d'un mari dans les milieux enseignants, arrivent à intégrer comme professeur les universités, des grandes écoles, d'autres des sociétés internationales grâce à leur connaissance de plusieurs langues, d'autres enfin des rédactions de grands médias. Beaucoup de femmes plus modestes s'intègrent via l'artisanat, la garde d'enfants (métier où il y a un grand manque en France), personnellement j'ai rencontré toutes sortes de Russes et d'Ukrainiennes qui ont réussi l'intégration par le travail. Certaines bénéficient de l'aide puissante des diasporas qui fonctionnent très bien dans le monde slave, mais évidemment dans les zones occupées par les Slaves. Notons par exemple qu'il y a des agences russes qui recherchent toujours des personnels pour travailler… dans des villes comme Cannes, Monaco, Antibes, Nice, Paris etc, concierges, intendants de domaines, sans parler de la restauration française (qui avec ses 86 millions de touristes), dont de nombreux Russes est friande de russophones (aussi grâce à l'or blanc des pistes de ski dans les Alpes), l’événementiel, les hôtes d'accueil etc. A chaque femme ses possibilités, ses envies, mais aussi surtout êtes-vous prêts Messieurs à les épauler ?
Vous pensez que c'est une évidence ? Et bien certes non, j'ai croisé beaucoup de femmes slaves « abandonnées » par leurs maris qui n'avaient pas pris conscience du soutien nécessaire, de la durée qu'il faut pour s'insérer dans un nouveau pays. Pendant un long moment, compris entre une année à plusieurs années, vous serez Messieurs dans l'obligation de vous déplacer pour aider votre femme slave… démarches administratives, rédaction de courriers pour elle, faire le chauffeur pour l'accompagner, pour la guider, lui montrer, penser aussi à ses loisirs, à la mettre en connexion avec la diaspora russophone, il vous faudra tout lui montrer… avez-vous pensé que vous devrez par exemple l'accompagner certainement chez le coiffeur, car voilà bien un truc compliqué pour une femme de se faire coiffer en parlant un français très basique… C'est à vous Messieurs, sans forcément aussi mettre une pression énorme, qu'il incombera de vous bouger pour démarcher, imaginer, obtenir, trouver les pistons, ouvrir les portes… Dans mon cas, m'étant expatrié en Russie, c'est ma femme qui a déployé cette énorme énergie, je peux vous dire que c'est un sacré défi que vous aurez à remplir ! Attendez-vous à un vrai parcours marathon qui commencera d'ailleurs avec les papiers officiels de votre épouse slave (et ses enfants !).
Avec les vidéos du CQMI, nous pouvons voir le cas d'Antoine, de Borislava… et de la petite et truculente Diana. Dans le cas d'une mère avec des enfants, l'intégration de ces derniers fera pour moitié l'intégration de leur maman… Portez donc votre attention beaucoup sur les enfants. Ils ont en Europe et au Canada pas mal de structures très bien faites pour l'intégration des plus jeunes. A cet âge aussi, on peut et on s'adapte très vite mais vous devrez être dans une vigilance et portez des soins accrus aux petits migrants dont certainement vous deviendrez par la force des choses le papa. Personnellement j'ai l'exemple de Galina, une femme de la seconde moitié de la cinquantaine, 15 ans déjà dans une province de France, arrivée avec une jeune fille de 6 ou 7 ans, et venues de la lointaine Sibérie orientale. La jeune fille s'étant bien intégrée, la mère bien épaulée par son mari a pu s'asseoir sur les bancs de… Science Po où elle donne des cours, et devenir traductrice assermentée auprès de la Cour d'Appel de sa région. Il est à noter qu'elle avait le début de la quarantaine à son arrivée, un âge où les choses sont plus difficiles que pour des jeunes femmes de 20 ou 30 ans qui arriveront en Occident. Tout sera au début exotique, mais l'expatriation et nous en reparlerons c'est aussi un chemin où votre compagne passera des caps de résistances à son nouveau monde par rapport à son ancien univers, de l'exotique à la normalité. Nous n'avons pas de chiffres officiels sous la main, mais sachez qu'une partie (certes peu importante) des femmes slaves n'arrivent pas à s'intégrer.
C'est justement par le travail que l'immense majorité des femmes slaves qui arrivent dans le monde occidental réussissent leur intégration. Certaines n'ont strictement rien à faire, leurs maris peuvent assurer leur existence, mais les adhérents du CQMI sont rarement dans ce cas. Une des meilleures choses à faire avec votre future épouse slave, et même pour vous avant d'entamer le cheminement de cette recherche, c'est d'abord d'avoir des économies et des moyens. Le minimum syndical sera que vous ayez une voiture, un permis, un logis à vous (en location ou en propre), les moyens d'assurer les frais d'un permis de conduire, l'achat d'une petite voiture, les moyens d'assurer des cours de français, et vous y impliquer aussi : mon épouse a passé des heures avec moi pour m'enseigner le russe, arrivé en octobre, je parlais avec maladresse en février face à toutes sortes de situation de vie, un an et demi après je travaillais en Russie ayant atteint le niveau B2 (en russe). En vous impliquant fortement dans l'apprentissage de la langue française de votre épouse, vous établirez aussi des liens très forts avec votre épouse (et ses enfants). Une des armes secrètes sera d'éviter absolument la langue anglaise (si cela fut votre première langue de communication), à fortiori la langue russe (si cas rare vous parlez cette langue) et j'insiste très fort : que votre compagne s'immerge dans la chanson française (via un MP 4), le cinéma en langue française (tant pis si elle ne comprends rien au début, avec les sous-titres… en français aussi). Personnellement ayant regardé des centaines de films russes (et je continue), j'ai pu aussi intégrer toute une culture russe de standards culturels communs, assimiler des pans entiers de l'histoire et de la civilisation russe. N'oubliez pas aussi que l'âme russe peut être mélancolique, avec un mal du pays que je n'ai jamais observé que chez les Russes et les Ukrainiens. Pour l'Europe sachez Messieurs faire écrans protecteurs pour vos femmes russes face à la propagande russophobe galopante des médias occidentaux (abandonnez si possible les mauvaises habitudes de regarder les journaux télévisés ou d'écouter les radios nationales en famille). La chose sera plus facile pour les Ukrainiennes bénéficiant d'un capital de sympathie énorme au Canada, et en moindre mesure aussi en Occident.
Voilà Messieurs, la fin de ce coaching sur le thème du travail des femmes ukrainiennes et russes dans le cas de leur expatriation pour vivre à vos côtés. Vous aurez compris que le travail est loin de faire la réussite de votre vie de couple, ni même son intégration personnelle, mais il y contribuera forcément puissamment. Les femmes russes et ukrainiennes aiment les hommes tenaces et solides, il vaudra mieux pour vous ne pas compter que sur vos épouses… vous n'épouserez pas une Française qui au premier coup de vent aura basculé par-dessus la rambarde du navire… Mais cette femme vous suivra tant qu'elle sentira que vous n'allez jamais lâcher le gouvernail de votre embarcation commune.
A étudié à CQPNL Centre québécois de PNL