Une chose est certaine, dans le monde slave, russe ou ukrainien, il n’y a pas ici de différences, vous devrez prendre en considération plusieurs choses essentielles : 1) votre propre relation avec l’habillement, 2) l’apparence et l’habillement des femmes russes et ukrainiennes, 3) l’apparence et l’habillement des badauds et passants en Ukraine ou en Russie, 4) les différences d’habillements entre les générations, 5) la fonction messagère de l’habit pour l’entourage. Nous allons aborder tour à tour ces diverses notions, car les confusions sont telles au sujet du vêtement qu’il y a là un grand danger, un des plus grands, à tomber dans les travers des stéréotypes, ou pire de la propagande, car il existe d’un côté et de l’autre des deux mondes une propagande négative à l’encontre du monde slave, et une autre négative à l’encontre du monde francophone. Parmi les stéréotypes francophones du Slave, les femmes portent des vêtements affriolants car elles seraient des femmes vénales et intéressées, de petite vertu ou même simplement « chaudes » au sens très négatif du terme, la femme objet « que l’on trousse »… et que l’on jette. De l’autre côté, les Slaves ont une image déformée du Français, le Suisse restant l’homme richissime, Belges et Québécois restant dans bien des cas un mystère. L’homme français donc… c’est le Don Juan du pays du bon goût, de la mode, de Channel, Yves Saint-Laurent et Dior !
Devant l’éternel en toutes choses nous ne sommes pas égaux, loin s’en faut et nous avons tous des relations au vêtement qui sont différentes. Cela dépend d’abord de notre activité professionnelle, où de celles que nous avons pratiquées. Dans cette idée, il est évident qu’un citadin et un campagnard auront déjà une idée du vêtement fondamentalement différente. Un agriculteur et un employé de banque… voilà déjà un exemple qui se passe de commentaires. Nous avons donc une certaine dose d’habitudes vestimentaires issues de notre activité, mais aussi de notre style de vie. Il y a les passifs, les sportifs, les amoureux du jardin, les randonneurs, les voyageurs, les mondains, les aventuriers ! Cette philosophie de vie, du canapé confortable avec l’intérêt des séries télévisées, en passant par les bâtons de marche, ou les chemins tranquilles pour effectuer sa petite course à pied journalière, voilà aussi un changement qui s’imprime en nous par rapport au vêtement. Sachez que depuis la naissance du prêt à porter, les habitudes ont évolué très rapidement. Ce qui est recherché aujourd’hui, c’est le confort en premier lieu, la consommation en second lieu (ou en premier selon les genres !). Le vêtement a toujours été un signe du statut social, il a toujours été codifié, ordonné et hiérarchisé, avec une certaine évolution due à la mondialisation.
Depuis quelques décennies, le vêtement c’est aussi un objet de consommation, un objet gadgétisé et qui avec l’apparition et l’instrumentalisation de la mode aux masses populaires, fait qu’il est aussi autant périssable par sa forme et sa nature, que par l’usure naturelle. Dans les années 50-70, il n’était pas rare que dans une famille, ou dans l’entourage, les habits d’enfants soient donnés à d’autres membres ou à des voisins afin de resservir. Par ailleurs, les mamans, toutes couturières ou presque, rapiéçaient pantalons et chemises, parfois avec des pièces de cuirs aux coudes et aux genoux, et ceci pouvait se rencontrer même dans les familles dites aisées. Notre relation au vêtement a donc changé en Europe, également par l’apparition de la société occidentale des loisirs. En observant, vous vous rendrez compte de l’invasion justement des vêtements de loisirs (Décathlon !). Ce qui était réservé justement aux randonnées, aux promenades en forêt, à la détente ou à la plage, est maintenant la norme de confort et d’aisance, qui se couple avec la disparation presque totale du chapeau des têtes des femmes, et des hommes. Cette longue évolution (dégradation) du vêtement est aussi à l’œuvre à l’Est mais avec des différences notables. En effet, la Russie et l’Ukraine sont passées par 75 ans d’Union soviétique, une longue période de crise transitoire et à cette époque, le vêtement était… socialiste ou n’était pas. Tout le monde en Russie vous dira comment les habits étaient tous… mal taillés, vilains, moches, informes et aux couleurs sombres et banales. Alors après l’idéal de l’ouvrière et de la kolkhozienne… il y eut enfin la femme slave.
Nous venons de dire d’abord l’une des raisons du rapport au vêtement des femmes russes et ukrainiennes. L’Union soviétique fut une longue période bridée, où le maquillage, les « froufrous » occidentaux, les facéties des modistes étaient considérées comme de la décadence. Depuis lors, une boulimie vestimentaire au départ franchement même hystérique s’était emparée des femmes slaves, notamment via le maquillage, mais désormais ces femmes ont su apprivoiser l’aspect apparence et confort et vous pourriez bien le remarquer dans le métro de Moscou ou les rues de Kiev. Les femmes slaves ont de toute façon une problématique que nous avons martelé mille fois : beaucoup plus nombreuses que les hommes, celles qui s’habilleraient « comme des sacs à patates » (pardonnez le terme !), n’auraient aucune chance d’attirer un homme sérieux, honnête, voulant construire une famille, ce qui est tout de même le cas de beaucoup d’hommes slaves. Mais les mathématiques sont intraitables, comme dans le monde francophone, il y a de mauvais hommes (et femmes !), et étant moins nombreuses au départ, le choix s’avère restreint et plus le temps passe, plus cela devient un véritable défi.
Le vêtement est donc déjà pour la femme slave, une expression de sa condition, une expression de sa coquetterie, une expression de sa recherche amoureuse (parfois), un message de sa condition sociale ou de son état. Vous serez surpris de découvrir la tenue des hommes slaves, russes ou ukrainiens. Vous les trouverez atrocement mal « fagotés », voire même parfois vulgaires ou sales, et vous ressentirez peut-être même un sentiment de supériorité par rapport à eux. Vous vous sentirez plus « propres », mieux habillés même en tenue touristique ou détente. Cette fausse impression pourra vous faire croire que le minimum syndical par rapport aux femmes en question fera largement l’affaire pour séduire vos interlocutrices. Mais dans l’idée de beaucoup de femmes russes ou ukrainiennes, l’homme francophone, le Français, c’est l’homme galant et élégant par excellence. Ces femmes viendront aux rendez-vous pour vous rencontrer souvent apprêtées. Elles auront pensé l’habit, auront dépensé de l’argent chez la manucure, le coiffeur, voire en maquillage ou en vêtements. C’est ici que vous pourriez trébucher et passer pour ce que vous n’êtes pas en réalité. C’est très vrai en Ukraine, mais aussi en Russie et cela est exacerbé dans les capitales et grandes villes que sont Saint-Pétersbourg, Moscou et Kiev. Il ne s’agit pas pour vous de venir en habits de noces, mais d’être élégants dans des habits de saisons confortables, car cela n’a rien d’impossible. Pensez donc à solliciter les femmes de votre entourage, sœurs, belles-sœurs ou amies, pour faire vous-mêmes les magasins avant d’aller à la rencontre de ces femmes.
L’immense majorité des femmes que vous verrez, dirons-nous en âge d’être mariées, seront bien habillées et même pour beaucoup d’hommes « affriolantes ». Il y a très peu de temps, sur une vidéo interview d’une adhérente de 35 ans, originaire de Marioupol dans le Donbass, venue à la rencontre d’Antoine pour réaliser son profil, je fus choqué de lire ceci d’un internaute (sans lui lancer la pierre, il n’y avait de sa part qu’ignorance en réalité, ce qui se pardonne aisément) : « Larissa est une femme intéressante et sage, qui a l’air gentille et sérieuse. Dommage que sa tenue soit si affriolante, qui pourrait laisser une mauvaise interprétation sur ses réelles motivations ». C’est ici une erreur de la part de cet homme probablement français d’écrire ses paroles, erreur d’ailleurs qui en Ukraine et en Russie est immédiatement sanctionnée par un échec et mat, et de grandes déconvenues attendraient cette personne. Car cette charmante Larissa dont il parle, n’a aucunement des vêtements jugés affriolants en Ukraine ou en Russie. Elle est habillée de vêtements certes féminins et sexy, mais c’est le quotidien justement de milliers, de millions de femmes russes et slaves. Ainsi, avoir une robe, être maquillée, manucurée et avoir une tenue à son avantage, ne signifie pas du tout en Ukraine et en Russie que cette femme, et toutes les femmes en général, ont de mauvaises intentions et des motivations déplacées ou inférieures à d’autres femmes… Comme le dit parfois Antoine, une femme ukrainienne ou russe n’a pas capitulé sa nature, ni son genre, ni sa féminité, il n’y a nulle honte ni à faire œuvre d’élégance, ni à mettre en valeurs ses atouts féminins, ni à être belle, ni à être sexy. Une femme slave en méconnaissance du monde francophone qui lirait ces réflexions serait choquée immédiatement et la réponse serait sans doute cinglante, voire méprisante. Au mieux cela serait interprété comme une mauvaise plaisanterie, au pire la femme penserait que l’homme n’est pas intéressé par elle et que par une mentalité de goujat, il veut en plus l’humilier et l’insulter.
Alors certes oui, peut-être qu’en France, cette jeune femme serait insultée sur le bord de la route, voire même maltraitée, ou chambrée, mais en Russie et en Ukraine, aucun homme, je vous dis bien AUCUN homme n’aurait ce genre de réflexion par rapport à la tenue vestimentaire de cette dame. Et j’ajouterais même… bien au contraire. Vous verrez par ailleurs que les hommes sont inversement pitoyablement habillés (en général), par rapport à leurs femmes, qu’il existe des différences énormes entre les générations. En France et en Occident, au Québec, les personnes âgées peuvent avoir des vêtements très modestes, c’est aussi le cas en Russie et en Ukraine, sans doute même plus du fait de la pauvreté du niveau des retraites, tant en Ukraine, qu’en Russie, une étude qui reste à vérifier vient d’affirmer que l’Ukraine serait par ailleurs devenue en 2018, le plus pauvre pays d’Europe, il était avant 2014, dans le peloton des trois ou quatre pays européens les plus pauvres. C’est vous dire donc les difficultés pour les plus pauvres de s’habiller, et quand ils le sont correctement c’est déjà un bien. Aussi je vous laisse imaginer les sacrifices que ses femmes ukrainiennes et russes font pour arriver à ce niveau d’élégance, tant en argent, qu’en temps et investissement général. En Russie et en Ukraine, une femme qui est belle et coquette, c’est une femme normale… c’est une femme souvent saine et bien dans sa peau et dans sa tête.
Il y a un dicton en France qui dit que « l’habit ne fait pas le moine ». Ceci s’avère souvent absolument vrai... Un homme ostentatoire et choquant d’apparence pourrait avoir bon cœur et être une belle âme, tandis que le propre sur lui et le prude pourrait se révéler une âme à la noirceur incommensurable. Mais en réalité le monde français fonctionne également parfaitement selon les règles de la fonction messagère du vêtement (en usage en Russie et en Ukraine, l’habit faisant alors le moine). Les cols blancs des banques et des assurances sont toujours parfaitement identifiables, chaussures pointues et cirées, costumes élégants et chemises, coiffures tendances… tandis que beaucoup d’autres personnages seront identifiables du premier coup d’œil, nous éviterons de faire un énoncé trop descriptif pour ne pas stigmatiser. Pensons aux cheveux longs, aux piercings, aux boucles d’oreilles, aux tatouages, au style vestimentaire, à l’état des vêtements, leur propreté, les messages inscrits sur les blousons ou les t-shirts, les insignes ou les accessoires, notamment la forme des lunettes, les montres, et désormais les téléphones, mais aussi les bijoux. Voilà autant d’éléments qui envoient des messages très clairs à votre entourage. Dès lors en fonction de votre apparence, en France comme partout ailleurs dans le monde, vous serez jugé, classifié, identifié, voire même méjugé, stéréotypé, moqué… une grande passion franco-française. (Mais c’est une autre histoire !).
En Russie et en Ukraine, malgré des rapprochements rapides des standards, notamment visibles dans les générations de moins de 30 ans et dans les grandes villes comme Moscou, Kiev ou Saint-Pétersbourg, d’autres codes existent. Ces codes nous paraissent injustes et dérisoires, mais ils sont la règle commune. Les Ukrainiens et les Russes font très attention donc au vestimentaire, et seront pour celles qui n’ont jamais voyagé surprises par nos usages. Saviez-vous par exemple qu’il n’y a pas vraiment de marché de la voiture d’occasion en Ukraine et en Russie ? Mon épouse russe, la première fois qu’elle monta dans ma petite Peugeot fut très surprise, encore plus par l’âge de la voiture et un tantinet suspicieuse. Car si les femmes sont des femmes, les belles voitures restent des belles voitures, elles fascinent l’une et l’autre… Sauf que vous me direz que tout comme moi ce qui compte vraiment… c’est qu’elle roule, qu’elle soit confortable et ne vous coûte pas un bras à l’entretien. Mais à l’inverse, dans le monde russe et ukrainien où les crédits bancaires pour une voiture sont de 16 à 20 %, des hommes et des femmes s’endetteront au-delà du raisonnable pour paraître. Le ringard sera celui qui apparaîtra dans une Lada déglinguée, le tout juste presque plus pauvre… roulera au volant d’une Renault Logan fabriquée en Roumanie, et ainsi l’on montera dans les échelons, des voitures japonaises, coréennes, américaines et enfin les allemandes ou les marques luxueuses de prestige. Je connais une ancienne vendeuse de montres dans une grande enseigne de luxe de la place du Maïdan (avant 2014), Kiev était une ville où il se vendait quantité de montres incroyablement chères, pour les mêmes raisons, car Russes et Ukrainiens sont dans le paraître et sont aussi carrément cigales et pas du tout fourmis. C’est la vie ! Vous direz-t-il en souriant gaiement !
Mais le temps passe et nous devons en terminer pour cette fois, vous vous garderez donc de juger à l’emporte pièce comme cet internaute par ailleurs sans doute sympathique, et vous aurez à cœur de venir écouter les conseils d’Antoine Monnier dans ses vidéos, interviews témoignages des adhérents, interviews des adhérentes à des fins de profils, et l’ensemble des matériels écrits ou vidéos du CQMI. Ils sont là pour vous aider dans votre parcours avec nous, et même simplement à côté de nous. Réussir sa vie de couple est la chose la plus importante à réaliser dans sa vie, reste à savoir si comme le dit Antoine, vous aurez ce courage… et j’ajouterais celui d’aimer, et pour cela de vous en donner les moyens.
A étudié à CQPNL Centre québécois de PNL