samedi, 16 mars 2019 13:45

10 impairs à éviter en Europe de l'Est

Ne pas faire la bise

Tous les ans, des hommes partent en Ukraine aux côtés du CQMI, ce sont les voyages de groupe dirigés par Antoine Monnier, fondateur de l’agence matrimoniale du même nom. Ils partent avec l’espoir de trouver la femme de leur vie, ils sont âgés environ de 20 à 70 ans, ils ont parfois eu des vies bien remplies, d’autres cherchent la mère de leurs enfants, les situations sont très différentes. Cependant énormément d’entre eux n’ont aucune idée de ce qu’est le monde slave, l’Ukraine ou la Russie, malgré que beaucoup pensent savoir des choses (parfois erronées). Il n’y a pas de secrets pour découvrir et connaître le monde particulier des pays de l’Est, il faut y avoir vécu, y vivre et pratiquer les langues du cru… seulement ces hommes bien sûr n’ont pas le temps de se pencher des années sur cette culture, de voyager dans ces contrées, de pratiquer et d’apprendre ces langues… c’est aussi, il faut le dire de l’argent, des histoires de vie entières. Alors aujourd’hui, moi Hervé coach au CQMI, je vous propose de vous faire part de mon expérience personnelle, soit 10 ans de vie en Russie et en Ukraine histoire de vous éviter les impairs que beaucoup d’adhérents du CQMI commettent sans se rendre compte, en venant à la rencontre de ces femmes russophones.

1- Les 30 premières secondes d’une rencontre ! Comment dire bonjour ?

Dans le monde slave, la façon de saluer les gens est très codifiée, tout autant que dans le monde francophone. Il existe un fossé abyssal entre ces deux mondes et c’est un sujet de plaisanteries sans fin des connaisseurs des deux mondes, ayant observé les catastrophes inhérentes à la façon d’aborder des gens, que ce soit dans nos pays francophones occidentaux, ou dans le monde slave. Sachez pour commencer que les Russes et les Ukrainiens s’embrassent très peu, la « bise » n’est pas dans leur culture. Vous ne devez jamais tenter de faire la bise à ces femmes, et la main serrée n’est pas non plus souhaitable (sauf si on vous la tend). Pour dire bonjour, les gens n’usent en général que de la parole ET l’immense majorité des gens ne disent JAMAIS bonjour ou au revoir ou merci, à des inconnus. Il est parfaitement d’usage dans un magasin de seulement payer ou demander ce que l’on veut, et les vendeuses ou les caissières, les personnes dans les guichets commenceront souvent par un « Je vous écoute ». Le contact physique est difficile dans les pays de l’Est, aussi les civilisations teintées de latinisme et par le monde méditerranéen ont-elles du mal avec les usages slaves. Il ne faut pas toucher les gens, encore moins les coller ou les approcher de trop près, gardez vos distances. L’au revoir est aussi du même acabit mais l’on peut dire une formule de politesse du genre « Portez-vous bien », « à bientôt » et quelques autres. Ma propre épouse russe redoute nos voyages en France et les rencontres de famille ou avec des amis, où elle se trouve forcée de tendre la joue à 50 personnes qu’elle ne connaît pas. Les femmes russes ne font la bise (une seule), qu’à de très rares personnes, leur mère, leur père, leur sœur, quelques très bonnes amies. Certaines cependant ont voyagé, elles pourraient vous tendre la main que vous serrerez alors sans trop être ostentatoire et long. 

2- Ne pas sourire en permanence !

Lorsque je guide des clients dans la ville de Moscou, j’ai souvent la réflexion suivante : « les gens ne sourient pas, ils ont l’air triste et malheureux ici ! ». Le sourire dans des pays comme la Russie et l’Ukraine, c’est une action pas forcément naturelle. Si en France une boulangère n’était pas souriante, il est à parier que sa froideur serait la cause de la perte d’une partie de la clientèle. En Russie et en Ukraine, le sourire est lié à trois choses : on sourit aux gens que l’on connaît… ou lors de situations drôles éphémères de la vie quotidienne. Mais on ne sourit pas aux inconnus… le sourire est en effet signe d’hypocrisie. Les gens trop souriants et insistants sont considérés comme hypocrites, voulant du mal aux autres, voulant quelque chose d’eux (sexe, arnaque etc). Rien de plus drôle en Russie que de voir régulièrement de jeunes français et italiens décocher leur sourire le plus éclatant à de belles femmes… qui ne répondront que par un visage impassible et glacial. J’ai entendu moi-même des dizaines de plaintes de ces francophones ou hommes des pays latins, dépités de n’avoir pas même suscité une attention, malgré leurs chaussures pointues, leurs costumes rutilants et leurs apparences… ostentatoires. En second lieu, le sourire est aussi fortement lié… à ce que les Russes appellent le « DEBILISM ». Celui qui sourit tout le temps c’est donc l’attardé mental, le débile et ma femme dans les premières années jouait du coude souvent pour me demander d’arrêter de sourire « bêtement » dans le métro et la rue ! Hypocrite, Don Juan qui chercherait des relations sexuelles tout azimut, débile mental, vous savez maintenant pourquoi le monde des Slaves du Nord n’est pas particulièrement souriant ! Est-ce que cela veut dire que les Slaves sont tristes ? Bien sûr que non et ils sourient beaucoup mais dans leur cellule familiale et amicale, avec des gens qu’ils ont déjà pratiqués.

3- Sur le perron…  

Lorsque vous arrivez chez des gens ou dans un endroit, les Slaves ne se saluent jamais sur le perron, à cheval entre l’extérieur et l’intérieur. Ceci est une superstition très ancrée et se saluer sur un perron porte malheur… Si vous rencontrez une femme ou sa famille, entrez dans la maison sans attendre et vous pourrez ensuite saluer vos hôtes. Cela vaut pour un café ou un restaurant, n’attendez pas les gens sur le perron ou à l’entrée, laissez-les entrer ou rencontrez les dehors.

4- Que faire de mes chaussures !

Nous ne sommes pas au Japon, mais dans les pays slaves, l’habitude est de se déchausser lorsque l’on arrive chez des gens, dans leur habitat personnel. Sachez pour les plus jeunes que c’est aussi l’usage en France, mais que cet usage, que j’ai connu enfant partout, est en train de disparaître avec un grand nombre de codes. Il était impensable chez mes parents de pénétrer dans la maison sans mettre des chaussons, et pour les invités ou les visiteurs des patins, ou « patinettes ». Dans le monde russe c’est toujours le cas, tout le monde se déchausse en arrivant quelque part. C’est une question d’hygiène, mais aussi de politesse et de respect. L’habitat est ainsi préservé des « saletés » de l’extérieur, mais aussi dans ces pays froids de la boue au moment de la fonte, de la neige et de ses inconvénients etc. Déchaussez-vous ! Si l’on vous donne des chaussons n’hésitez pas à les prendre, acceptez sans vous plaindre.

 

5- Lavez-vous les mains partout !

Une femme slave sera habituée à des standards d’hygiène élevés (même si, et surtout parce que les extérieurs sont souvent sales et souillés). C’était aussi ceux du monde francophone autrefois… Lorsque vous vous apprêtez à déjeuner ou dîner avec une femme des pays de l’Est, absentez-vous toujours pour aller vous laver les mains. Si vous arrivez dans un café ou un restaurant pour manger ou boire quelque chose, allez tout de suite vous laver les mains. Si vous arrivez chez des invités dans leur logis, demandez à vous laver les mains (si vous avez envie d’aller aux commodités, dites toujours ou par signe que vous voulez vous laver les mains et non faire vos besoins). Bien sûr à chaque passage aux WC, vous n’oublierez jamais aussi de vous laver les mains. Ces détails sont regardés par les femmes slaves, ils donnent une image de vous et encore une fois, ces dames sont très attachées à l’hygiène (ce qui est normal !). Sachez aussi qu’une légende internationale dit que l’homme français est sale… et que si c’est le pays des parfums élégants, c’est surtout parce que nous cachons nos mauvaises odeurs et notre hygiène délaissée !

6- Soyez galant à l’excès avec ces femmes.

Je dis à l’excès parce que les normes slaves sont plus élevées que les nôtres. Depuis l’apparition du sexisme féministe en Europe occidentale, être galant c’est être un goujat, un ringard, un macho. Dans le monde slave ce n’est pas le cas, les femmes regarderont donc tout ce que vous faites au point de vue galanterie… Vous précéderez les femmes pour les aider à descendre des transports, les installer dans les voitures, vous ouvrirez les portes, vous prendrez leurs affaires, leurs manteaux, vous avancerez leurs sièges et VOUS les attendrez pour manger. Elles ne connaissent pas ce dernier usage typiquement français, aussi usez-en, attendez que la maîtresse de maison mange la première, ou la femme présente la plus âgée, ou la femme qui est avec vous ! Vous marquerez des points, ma femme a toujours été impressionnée de cette tradition très ancrée dans ma famille.

7- Donnez des pourboires ! Oui mais combien ?

Ne soyez pas pingre sur les pourboires car le monde russe comme le monde canadien est attaché au pourboire. Si les Québécois savent par leurs usages qu’il faut donner un pourboire car le service n’est pas compris, en Russie et en Ukraine, il est bien vu que vous donniez un pourboire d’environ 10 % de l’addition. En France et en Belgique le pourboire est en train de disparaître un peu partout et même dans les plus hauts niveaux de standing. Une femme qui vous verra ne pas donner de pourboire et vous voir faire l’économie d’un euro, comprendra la chose comme une gêne financière que vous avez, votre nature intrinsèque à la radinerie et à l’avarice et votre peu de générosité de cœur. Ce signal très négatif est régulièrement la cause de discussions entre slaves sur la « petitesse » des Français et des Belges, esprits étroits discutant entre eux du partage de l’addition, ce que les Slaves considèrent par ailleurs comme une mesquinerie. Vous donnerez des pourboires dans tous les lieux de restaurations tels que les cafés, les restaurants, les hôtels, les taxis.

 

8- Comment se tenir à table. 

Ici la supériorité française sera très marquée, par l’histoire de ce pays et son lien très fort avec la gastronomie et les productions agricoles et agroalimentaires. Les Russes et les Slaves n’ont souvent jamais appris à se tenir à table. Ils ne mangent pas selon un rituel réglé de trois repas par jour, et les restaurants ne sont pas fermés entre 14 h et 19 h ! Les Ukrainiens et les Russes mangent n’importe quand, quand cela leur prend. Si vous vous trouvez avec une femme slave qui ne connaît pas les usages de vos pays, et si cette dernière vous entraîne dans une longue balade en sautant un repas et que vous avez l’estomac qui grince… alors prenez patience et soyez pour une fois héroïque ! Ne vous plaignez pas et attendez que la dame exprime son désir de consommer quelque chose. Si cela est à 15 ou 16 heures de l’après-midi, alors encore une fois, n’émettez pas d’objections, les Slaves mangent à n’importe quelle heure. Souvent le repas de famille est réservé aux fêtes. Les gens mangent très peu en famille, les enfants sont souvent nourris à part, et ces derniers sont très souvent maîtres de ce qu’ils mangent. L’attrait pour la gastronomie des Russes et des Ukrainiens (dans le sens internationale) est nouveau, depuis à peine une ou deux décennies. Énormément de Slaves sont réfractaires aux nouveautés, n’ont jamais goûté la moitié des légumes que vous connaissez, et leurs enfants sont encore… plus restreints dans leurs habitudes de consommation culinaire. Rappelez-vous aussi, qu’à part une minorité, ces gens ont des standards de nourriture très répétitifs, autour de grands classiques de leurs gastronomies. Ils ne comprennent pas encore l’ouverture d’esprit et l’intérêt d’une nourriture diverse, beaucoup appréhendent seulement la nourriture biologique, ou les pratiques de jeun, végétariennes et autres. Par le fait, beaucoup n’ont également pas conscience des usages du comment se tenir à table. Dans un premier temps, et vu que les rencontres se dérouleront en Ukraine ou en Russie, ne vous braquez pas, fermez les yeux, plus tard vous aurez le temps de montrer en douceur toutes nos traditions culinaires et de l’art de la table.

J’ai aussi reçu cette éducation, dans l’idée de manger entièrement son assiette, pain durement gagné, manger ce que l’on prend et touche, ne pas gaspiller. J’ai moi aussi rencontré dans le monde slave justement une habitude parfois hallucinante du gaspillage de la nourriture. Il est très fréquent que les gens (et massivement les enfants), ne finissent jamais leurs assiettes. Cette nourriture est jetée et dans certaines familles, aucun plat ne sera resservi deux fois, c’est direction la poubelle. A Moscou et dans beaucoup de villes slaves, énormément de gens par contre donneront cette nourriture aux animaux errants (chiens et chats, toujours nombreux), ou à des nuisibles qui parasitent les villes (les pigeons), ou sauvages (petits oiseaux, écureuil etc). Dans certains cas de familles populaires, il n’y a pas de vaisselle pour les « grands jours », certains enfants à l’âge de 12 ans ne savent pas tenir leurs couverts, ou usent de ces derniers comme de très petits enfants. Il est peu probable que les femmes que vous rencontrerez au CQMI soit de ce niveau, mais leur propre entourage pourrait l’être. Je fus moi-même obligé d’enseigner à ma belle-fille comment se tenir à table, devant l’ignorance totale de ces usages (et dont ses parents n’avaient presque aucune connaissance).

9- Offrir des fleurs, encore et toujours !

C’est une institution dans les pays russophones, les fleurs sont synonymes de cadeaux, de fêtes, de joies, d’amour. Offrez-en, sans vous lasser, ce sont parmi les magasins les plus ouverts (parfois 24/24) du monde russe. Les hommes peuvent aussi en recevoir, et chaque moment important de la vie des Slaves est rythmé par les fleurs.

10- Flatulences et autres relents… de soubassements et de bouches !

Des légendes tenaces sont répandues dans le monde slave sur la capacité des « étrangers », notamment francophones, à roter et péter en public sans vergogne. Une vidéo délirante d’une enseignante de la langue russe à des francophones explique consciencieusement à son auditoire comment cela est mal perçu dans le monde slave ! J’ai rencontré moi-même ce mythe chez de nombreux russes et ukrainiens, persuadés que nous étions des « roteurs et péteurs » impertinents ! Débrouillez-vous pour ne jamais donner prise à cette légende, surtout dans les premiers moments de rencontre, vous imaginez facilement le résultat sur une femme de vos pays, alors… sur une Slave ! 

Il existe beaucoup d’autres différences ou conseils à donner, mais nous arrivons déjà au bout de cet article qui assurément vous donnera déjà des premières pistes et de solides conseils. Soyez observateurs, n’oubliez pas que vous le serez de toutes les femmes que vous rencontrerez. Si vous ne parlez que de vous-mêmes, si vous oubliez que vous êtes l’invité et non l’hôte, vous pourriez montrer de vous une fausse image qu’il sera difficile d’effacer. Rappelez-vous enfin que si ces gens ont une civilisation différente et des mentalités différentes, cela ne veut pas dire que vos jugements feront de vous, font de vous, une personne supérieure à ces femmes…

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